Je travaille chez Interligne depuis 1 an. Ce qui me plait dans mon travail, c’est d’être appelé à mettre à profit mon savoir-faire et ma disponibilité pour le mieux-être des personnes de la diversité sexuelle et de genre. C’est de donner de mon temps et d’être à l’écoute du vécu des personnes auprès de qui j’interviens. Ce qui m’allume aussi, c’est l’écoute que l’on offre, qui est reliée à des savoirs-être comme le respect, la disponibilité, le non-jugement, la présence à soi et à l’autre et l’écoute de soi. Je me suis engagé auprès d’Interligne en tant que travailleur psychosocial car cela me permet de contribuer à la cohésion sociale; à la reconnaissance et la valorisation du fait que chaque personne a sa place au sein de notre société et mérite d’être écoutée, peu importe son parcours.
J’ai choisi de travailler la nuit car le calme qui y règne me permet d’être plus attentif et de mieux écouter les personnes qui appellent. Par mes interventions la nuit, je veux leur montrer que nous valorisons leurs droits et libertés. Je veux leur montrer qu’elles ont le droit d’être écoutées, respectées et guidées vers des services de santé adaptés à leurs besoins, au même titre que les personnes hétérosexuelles et cisgenres. J’ai observé que, durant la nuit, les personnes se confient davantage à nous, sans avoir peur d’être jugées. C’est un aspect que j’aime beaucoup de mon travail. Durant cette période, il y a un réel besoin à combler. Les personnes sont à la recherche d’une oreille attentive pour ventiler leurs souffrances. Pour la plupart, le seul espace de tranquillité auquel elles ont accès est la nuit, d’où l’importance pour moi de leur donner de ma présence et de mon humanité à ce moment de la journée.
Le service de nuit à la ligne d’écoute, c’est écouter les souffrances mentales de personnes qui sont sans ressource la nuit car les services psychologiques sont fermés. C’est aider à briser l’isolement de personnes qui vivent seul et leur offrir un espace chaleureux où parler sans peur. C’est permettre aux personnes vulnérables qui n’ont pas les moyens d’accéder à de l’aide psychothérapeutique de ventiler leur souffrance, loin du regard et des jugements d’autrui. C’est désamorcer les crises et prévenir le suicide chez les personnes en détresse qui ont le réflexe de nous appeler.