Quand on écoute Johanne, on a l’impression qu’il nous faudrait des journées de 72 h pour faire tout ce qu’elle entreprend. Avec générosité et simplicité, elle nous a partagé sa vision du bénévolat tout en s’arrêtant sur son rôle chez Interligne, dont elle a suivi l’évolution au travers de ses sept ans d’engagement. 

Que fais-tu dans la vie?

Je suis maman d’une adolescente et je travaille dans le milieu des finances, de la comptabilité et des systèmes financiers. Je suis originaire de la région de Québec, mais ça fait maintenant 30 ans que je suis à Montréal. 

Raconte-nous ce que tu fais chez Interligne.

Je suis la présidente du conseil d’administration (CA). Je fais aussi partie du comité finances. Ça représente beaucoup de choses à faire. Si on parle de la base, être présidente signifie qu’on participe aux réunions du CA, qu’on s’occupe des orientations stratégiques, qu’on prend des décisions, qu’on appuie la direction générale… On va aussi regarder les états financiers, le budget, le financement, un sujet par ailleurs frustrant. On aimerait être plus écouté par le gouvernement. On fait aussi de la représentation, des cinq à sept de la chambre de commerce de Montréal, des événements d’entreprises pendant la Fierté… Il faut savoir que le CA d’Interligne n’est pas centré sur une personne. Nous sommes 15 avec des forces complémentaires.

Depuis combien de temps es-tu impliquée chez Interligne?

Ça fait bientôt sept ans! Je suis entrée comme trésorière et j’en suis présentement à mon 2e mandat de présidente. C’est un ami de l’université qui m’a proposé de venir le rejoindre. À l’époque, Interligne s’appelait Gai écoute et j’étais la seule femme au CA. Gai écoute était représenté majoritairement par des hommes. D’ailleurs, 80 % des appels étaient faits par des hommes. Aujourd’hui, nous avons beaucoup plus d’équité et de diversité. 

Parle-nous de cette évolution : qu’est-ce qui, selon toi, a favorisé ce changement?

L’arrivée de Pascal comme directeur général a ouvert l’organisme à d’autres réseaux, d’autres organisations, d’autres ententes comme celles avec TD ou Desjardins. La multiplicité de nos porte-parole a aussi permis de déployer la notoriété d’Interligne. Ces personnes sont de vraies sources d’inspiration. Il faut aussi souligner le développement de la philanthropie.

Revenons à ton implication. Pour toi, le bénévolat est-il important?

Le bénévolat a toujours été présent dans ma vie. Adolescente, j’en faisais auprès des personnes âgées, puis en hôpital psychiatrique pour proposer des activités aux personnes… Je considère avoir eu de la chance dans la vie. Il m’est donc important de redonner. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai rejoint le milieu LGBTQIA+, pour redonner à la communauté. Si j’ai pu avoir ma fille par exemple, c’est parce que des personnes comme Mona Greenbaum ont fondé l’Association des mères lesbiennes. 

Que représente Interligne dans ton parcours?

Je trouve ça essentiel qu’on puisse avoir des gens à l’écoute pour aider les personnes qui en ont besoin. C’est important de voir le travail des bénévoles. Je viens de la région de Québec, d’une petite banlieue très straight. Sortir du lot y était difficile. Je n’ai pas vécu mon coming out là-bas. Je trouve ça important que les personnes qui vivent ce genre de situation puissent être écoutées. Au-delà de la ligne d’écoute, il y a aussi toutes les activités autour, avec les programmes et les outils. Je trouve ça innovant. 

Ce que j’aime aussi chez Interligne, c’est le quasi-esprit de famille. Lorsqu’on se retrouve en groupe, que ce soit pour un pique-nique dans un parc ou autre, il y a une belle énergie. Les gens ont un grand cœur. Il faut du don de soi pour faire partie de ça. Je trouve que c’est le fun de m’associer à ce groupe et d’avoir de la fierté pour ce qu’on fait.

Si tu voulais donner envie à quelqu’un de faire du bénévolat, tu lui dirais quoi? 

Je lui dirais que faire du bénévolat, ça n’est pas juste donner, c’est aussi recevoir. Interligne est un merveilleux organisme, il y a un sens de la famille, il y a beaucoup d’innovation et on fait de la place pour tout le monde.